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En Corps

Une femme qui garde les signes de sa jeunesse mais n’échappe pas à son âge, voilà ce que je suis. Douloureux, dans ce monde qui nous veut toujours plus jeunes, tirées à quatre épingles…

Que me reste t’il ?

Les Images

Elles ont toujours été la preuve que j’étais vivante. De la mémoire émotionnelle de mon enfance, il ne me reste presque que du flou et l’accord parfait de mon corps collé à celui de ma jumelle. Je me doutais qu’une fois dehors, il faudrait se battre pour ne pas succomber à la fusion. Mon souvenir passe obligatoirement par l’image. Il faut se dépêcher d’ouvrir les yeux car les choses disparaissent. Heureusement, je suis deux au monde.

Le Projet

PHOTOGRAPHIER des femmes entre 50 et 60 ans nues. Elles ne sont plus jeunes mais pas encore vieilles, juste entre les deux. Rendre compte d’un moment, d’une vibration, de ce qui les anime et les rendent éminemment vivantes, incarnées. Viser leur beauté, laisser la trace de ce que nous ne serons plus. Arrogantes, fières et légères de faire encore parti du paysage.

La rencontre

Chaque femme choisit son lieu, son décor, en résonance à quelque chose d’intime de sa vie. J’aime me confronter à l’inconnu, l’insécurité, être dans l’instinct, l’instant, la chair, le vivant et rien ne m’importe plus que ce point de rencontre. Nues, sans autre choix que de retrouver leur part animale, elles n’en reviennent pas de se sentir si libres. Je n’en reviens pas de les trouver si fortes, si belles. C’est le moment le plus gai du monde. Je sens que je succombe à la fusion. La terre peut bien s’écrouler sous nos pieds, nous flottons en état d’apesanteur. Les images arrivent toutes seules. Quand je découvre enfin les photographies, les séries, d’elles-mêmes, s’articulent. J’ai la certitude d’être encore vivante et je me dis qu’au fond, tout cela n’est pas si grave…

Témoigner, avec mon regard, d’une rencontre « dénudée » avec la question du féminin, de sa représentation et de la perte. Ces photos seront en argentique noir et blanc, prises à la lumière du jour et sans retouche. Pour ce travail, je choisis un tirage sur papier Japonais Awagami car sa texture et sa matité me font penser à la peau poudrée des femmes de mon enfance.

Nathalie Mazeas, Auteur à L’Œil de la photographie

Nathalie Mazéas: En corps… La vie ne s’arrête pas à 50 ans

En Corps
  • Marie
  • Carole
  • Elsa
  • Pat
  • Isabelle
  • Françoise
  • Flo
  • Fabienne
  • Héléne
  • Diane
  • Laura
  • Sigolene
  • Gwen
  • Séraphine
  • Des heures entières à la fenêtre à scruter la cage d'escalier de l'immeuble d'en face ...
  • Je comprends qu’a mesure que j’avance le temps me dépasse…
  • Elle Adorait faire des photos sur le bord de la route…
  • Mon premier amour, un photographe qui passait des heures à suspendre endives et sardines à un fil…
  • Deux petits pulls marins sortaient du massif d’hortensias et c’était tout...
  • Il fallait ne surtout pas bouger, chaque photographie était un supplice…
  • de la mémoire de mon enfance il ne me reste presque que du flou…
  • J’ai le besoin irrépressible de garder l’air qui gonfle mes joues…
  • Douloureux dans ce monde qui nous veux toujours plus jeunes, tirés à quatre épingle…
  • Il faut se dépêcher d’ouvrir les yeux car les choses disparaissent…
  • Chaque minuterie m’offrait une nouvelle image…
  • Je me doutais qu’une fois dehors il faudrait se battre pour ne pas succomber à la fusion…
  • été sur la plage mes parents se noyaient dans la lecture…
  • en rentrant de la plage ma mère hurlait dans la DS...